Tout a commencé en 1996. Le phénomène Pokémon s'est propagé dans le monde cette année-là, et depuis ce jour la licence a pris une ampleur qu'on aurait pu ne pas soupçonner à l'époque: près d'un millier de créatures, des dizaines d'opus et de spin-offs, des films, un manga et un anime, des produits dérivés, en plus d'un héros immortel. Et pourtant, victime de son succès, elle a généré dans son sillage tout autant de produits falsifiés qui forment le revers maléfique de son industrie. Aujourd'hui sur le blog, on vous parle des plus belles marchandises Pockimon!
Les faux jeux
Alors attention, il y a faux jeu et faux jeu. On ne nous la fait pas, madame ! Pour cette catégorie, il faut distinguer la contrefaçon pure et simple, celle qui tente de leurrer vos yeux avertis au travers d'emballages similaires avec un circuit souillé, et le vrai fake, le bootleg véritablement faux qui propose une expérience inédite alors qu'il n'a connu aucun développement officiel.
Des bootlegs, vous en avez pour tous les genres et pour tous les goûts. Versions Quartz, Blue Sea, Perla (et non pas Perle), Darkcry ou même Frigo Returns (don't even ask)... Toutes sont des éditions bricolées à la Frankenstein, avec parfois plus ou moins de succès. Pour preuve, l'épisode Chaos Black fait partie des meilleurs crus, avec son monde remanié de la version Rouge Feu : nouvelles musiques, nouveaux Pokémons, nouvelle aventure... Dans Naranja, vous pouvez suivre le jeu dans la peau d'Ondine ! Souvent œuvres de fans, les plus bons hacks Pokémon vous proposent de nouveaux personnages à jouer, ainsi que des territoires inédits à parcourir. Mais ça, c'est dans le meilleur des cas. Car parfois, vous pouvez tomber sur Diamond, et attendre votre destin.
Rien n'a de sens dans cette image
On ne pourrait pas évoquer les faux jeux Pokémon sans aborder l'affaire Pokémon Uranium qui fit grand bruit il y a quelques mois de cela. En effet, le 6 août dernier, comme pour célébrer tristement l'atomisation de Hiroshima, une petite équipe a rendu disponible ce très bon épisode immédiatement fauché par Nintendo pour les raisons que l'on devine. Uranium vous proposait de vous évader dans la région de Tandor, ravagée une dizaine d'années plus tôt par une catastrophe nucléaire. Malgré ses jolis graphismes très inspirés de la 3G (Pokémon Rubis et Saphir premiers du nom), le scénario de Pokémon Uranium se révélait très vite bien plus mature et grave que la plupart des récits de la licence. Elle inaugurait en particulier un nouveau type, le type Nucléaire, présent chez les Pokémons irradiés: des attaques hyper efficaces contre tous les autres types, contrebalancées par une défense vraiment misérable.
https://youtu.be/q8NxPo4S4To
Uranium fait sans doute partie des meilleurs épisodes bootlegs disponibles à cette heure, avec ses 150 nouveaux Pokémons, son monde vraiment superbe et magnifiquement animé (malgré hélas quelques lags à déplorer), et ses 8 nouveaux maîtres d'arènes. Toutefois, les liens disponibles ayant été traqués, nous ne saurions assez vous mettre en garde contre les sites qui le proposent actuellement.
Ces quelques échantillons font partie de la catégorie de jeux à avoir bénéficié d'une version physique, avec parfois - et on peut saluer l'effort - un packaging pas dégoûtant. Les ROMs fanmade de Pokémon disponibles sur la toile en dématérialisé sont, quant à elles, innombrables. On ne pourrait conclure ce paragraphe sans un mot sur les alliages un peu inattendus de Pokémon et de jeux de plateforme, tels que Pocket Monsters 1 et 2, dont le dernier tourne notamment sur Megadrive.
Les fausses cartes à jouer
Autres contrefaçons fameuses, les cartes à jouer et à collectionner : cela revient moins cher, et c'est toujours plus facile à imprimer qu'une cartouche de jeu. De même, si certaines sont modélisées de façon habile afin de tromper le collectionneur, d'autres sont tellement grossières qu'on a du mal à croire que quiconque puisse tomber dans le panneau. Quelques subtilités permettent de distinguer les vraies des fausses : si c'est une illustration de Digimon sur une carte Pokémon, ce n'est pas une vraie carte (on préfère vous prévenir). Des PV extravagants, les mentions d'attaque ou de défense absentes ? Fausse carte. Le HP qui précède le chiffre ? Fausse carte aussi, très souvent. La qualité du carton, qui ne doit pas se plier facilement, ainsi que les polices utilisées, la taille des éléments imprimés sur la carte et leurs couleurs peuvent également vous mettre sur la voie. Enfin, si cela semble être votre maman qui a nommé les cartes, ce sont définitivement des contrefaçons.
Exemple de fausses cartes Pokémon et... Bulbizarre, non!
Ces goodies qui n'auraient pas dû exister
Nous préférons avertir d'ores et déjà le lecteur qu'il risque de voir ici des choses qui le hanteront pour le restant de ses jours. Figurines, peluches, et goodies en tout genre, tous sont les victimes malheureuses de cette maladie qui pourrait s'apparenter à la lèpre du jouet. Blêmes, défigurés, mis au ban de la société, ces œuvres n'ont généralement plus rien à attendre de la vie.
Ondine, dans son sarcophage
Internet a beau regorger de mises en garde pour les acheteurs en ligne concernant les prix, les quantités mises à disposition, les trop bonnes affaires, nombreux sont ceux à se faire encore avoir. Même si l'on conseille d'acheter directement chez les marques officielles (TOMY, Banpresto, Nintendo...), il existe des « ratés », des jouets victimes d'un défaut de fabrication, et qui sont malgré tout récupérés et remis sur le marché online avec une mention officielle. Prudence, donc !
Le jour, on l'appelle Pikachu. Mais la nuit venue, il devient... Monica
Conclusion
Véritablement pléthorique, le marché de la contrefaçon menace en permanence aussi bien les fans que les amateurs inattentifs. Mais en dépit de la légende noire qu'il véhicule, on peut toutefois lui reconnaître une chose : toute contrefaçon ne veut pas dire mauvaise contrefaçon. Nombreux sont les admirateurs de la licence qui ont mis à disposition des versions remaniées des jeux très complètes, et qui offrent de toutes nouvelles expériences de gameplay. Sans compter les artistes, dessinateurs, sculpteurs, qui ont modélisés aussi bien des créatures officielles que leurs siennes propres : ce sont les fameux Fakemons, présents par milliers sur la toile, et issus de l'imagination de ces créateurs. Si nous nous sommes attardés sur le côté obscur de ces œuvres, il nous faut malgré tout reconnaître qu'elles ne sont qu'une facette d'un domaine officieux bien plus varié. Le vaste monde des « faux » est ainsi loin de n'être qu'une zone de non-droit sans forme. Il est aussi le vivier de créations qui gagneraient à se faire connaître des firmes, pour leur originalité autant que pour leur richesse.