vendredi 30 juin 2017

[Test] Ever Oasis, review d'un conte oriental

Ever Oasis, c'est la nouvelle licence charmante que nous avait présentée Nintendo il y a quelques mois, avant de travailler à plein régime sur la Switch.
Aux commandes, il y a une personnalité que les amateurs des Mana connaissent bien, Koichi Ishii, quelque peu demeuré dans l'ombre depuis son départ de Square Enix. Lors de sa première annonce, Ever Oasis avait séduit grâce à son côté mignon et coloré, fidèle à l'âme enfantine de la firme de Kyôto. Nous avons arpenté les dunes de sable du jeu, on vous dévoile désormais le journal de notre voyage.

Au commencement...

Au premier jour, de petits êtres appelés Granéens, capables de faire fleurir la vie au milieu du désert, établirent des Oasis où de nombreux peuples vivaient en bonne entente. Puis un jour, le Chaos fit dépérir peu à peu chacune d'entre elles, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'une, tenue par votre frère. Lorsque le premier chapitre s'ouvre, c'est au tour de cette Oasis d'être engloutie par le Chaos, et vous en réchappez in extremis. Heureusement, vous vous réveillez auprès d'un bon génie de l'eau grâce à laquelle vous aller pouvoir créer une nouvelle Oasis, le dernier rempart face au Chaos rampant dans le dunes. 



Un univers enchanteur

La première chose qui se dénote d'Ever Oasis, dès les premières minutes de jeu, c'est la réalisation extrêmement plaisante, avec beaucoup de soins apportés aux détails. Dans la nuit, le sable étincelle comme une mer blanche d'étoiles tombées au sol. Tout s'y déploie en formes et en dégradés de couleurs très agréables à l'oeil. Les effets de lumière sont d'autant plus marquants que tout est imprégné par une OST rafraîchissante et légère, qui sait toutefois se doter d'accords plus épiques quand il faut croiser le fer. 





Au début du jeu, vous avez le choix entre incarner une fille ou un garçon, avec une personnalisation sommaire de votre héros. Vous voilà désormais en petit Granéen, prêt à vivre votre aventure. Au cours de celle-ci, vous croiserez de nombreuses espèces, toutes inspirées par les habitants des dunes: serpents, scorpion, djinns... sans oublier les manchouettes, qui n'ont rien à voir avec le désert ni avec quoi que ce soit d'autre d'ailleurs, mais qui faisaient de mignonnes mascottes potelées. 

Une mignonne manchouette potelée

À ce titre, le jeu s'adresse plutôt à un public en mal de bien-être, plutôt enfantin, même si le besoin de douceur n'a jamais été le privilège des plus petits. 

Un système de jeu entre énigmes et gestion


On en vient au corps du jeu. Il est un peu difficile de faire véritablement entrer Ever Oasis dans une case, comme certains ont essayé de le faire en le comparant à un Zelda, un Animal Crossing ou un Fantasy Life. Que cela soit dit tout de suite, si vous vous attendez à ce qu'Ever Oasis soit l'un de ces trois titres, vous courrez à la déception.

Ever Oasis repose sur un concept simple: développer votre Oasis en allant chercher du matériel dans le désert, ce qui vous amène à vous battre contre des monstres et à résoudre les nombreuses énigmes égrainées dans les cavernes. Le système de combat se base sur de l'action-RPG classique avec un coup puissant et un coup normal, parfois une attaque chargée. Chacun de vos personnage est doté d'une aptitude spéciale (excavation, boule-graine, etc...) qui vous permet d'avancer dans le jeu en récupérant les ressources du monde environnant. Ces pouvoirs ont le principal avantage d'être des clés pour résoudre les nombreuses énigmes qui vous attendent, et c'est là l'un des charmes du gameplay: les combinaisons d'équipe et de pouvoirs permettant de résoudre ces énigmes. 


Le pouvoir spécial de chaque allié vous permet de résoudre les énigmes


Très vite, vous pouvez composer une équipe de 3 personnages pour vous accompagner hors de l'Oasis. Si jamais vous vous retrouvez bloqué par un pouvoir manquant à l'extérieur, vous pouvez très facilement effectuer un aller retour dans votre Oasis pour changer de compagnon et revenir au même point, grâce au système appelé Aquaportail. En amassant des ressources, vous pouvez développer des commerces chargés de les vendre et ainsi développer votre Oasis en attirant les voyageurs. Ces derniers, en s'y installant, deviennent des alliés qui mettent leur pouvoir spécial à votre disposition. 

Ce système de jeu, extrêmement simple et soigneusement expliqué, vous facilitera les tâches les plus rébarbatives à mesure que vous avancez. Et ce, en mettant à profit vos différents alliés qui se chargeront de travailler pour vous: une équipe ira chercher des ressources, une autre s'occupera du potager, etc... Bien sûr, libre à vous de reprendre les rennes lorsque vous en aurez envie.

Le but est de créer une Oasis avec des habitants aussi heureux que possible, grâce à quoi vous obtiendrez de nombreux bonus de stats. Le craft est au rendez vous à ce niveau, puisque vous pouvez forger vos armes et vos pièces d'équipement pour vous et vos alliés.

Développer votre Oasis, organiser des foires, aller à la rencontre des voyageurs...
Autant d'éléments pour créer une Oasis prospère. 


Aux limites du désert


En dépit de son apparence charmante, le jeu de Grezzo n'est pas sans défaut. Ou disons du moins qu'il a les défauts de ses qualités.

En effet, quand on aborde le jeu, il faut avoir à l'esprit que tout y est extrêmement facile, et facilité. Les combats, la résurrection, la gestion de l'Oasis... Tant par le côté action que gestion, le jeu reste à un niveau de néophyte qui ne satisfera pas les joueurs éprouvés aux différents Animal Crossing, Rune Factory, Fantasy Life et Harvest Moon. La gestion y est extrêmement sommaire et se résume à créer des allées marchandes. Pas de personnalisation d'intérieur avec du mobilier, très peu d'interaction avec l'environnement. Votre Oasis évolue automatiquement quand elle a atteint un certain niveau de bonheur. Alors, elle s'agrandit, avec des espaces qui deviennent plus importants pour placer des boutiques et pour étendre son potager. 

Le principe du jeu vous promet un certain nombre d'aller-retours qui pourraient devenir éprouvants, même si à ce titre, le concept d'équipes autonomes auxquelles vous déléguez des tâches apporte un avantage sûr. 

Par ailleurs, en dépit des quelques bonnes idées, certains défauts de gameplay rendent de actions contraignantes, comme le fait de toujours devoir repasser par l'Oasis pour former une équipe ou changer l'équipement de vos alliés. 

Les énigmes, très agréables et bien pensées, s'opposent à des combats assez répétitifs et faciles qui ne vous opposeront que très peu de résistance. 

Pour qui?


Voilà la véritable question. Car en dépit de ses défauts, Ever Oasis est un bon jeu. Mais, c'est un jeu d'introduction au concept de gestion. Ceux qui ont déjà l'habitude des jeux de gestion/simulation risquent d'être frustrés à de nombreux égards par Ever Oasis, qui ne leur proposera alors qu'un système de petites énigmes sympathiques à résoudre. 

En revanche, ceux qui n'ont jamais posé un pied dans un Harvest Moon ou un Fantasy Life, et qui veulent voir à quoi correspond un jeu de gestion en attendant de se lancer, ceux là auront très certainement du grain à moudre dans Ever Oasis. Le jeu constitue une excellente introduction pour découvrir le jeu de gestion. En dépit de quelques maladresses, son gameplay reste très largement fluide, et sa réalisation extrêmement soignée. Il ne perdra pas le joueur dans mille subtilités de gestion qui le décourageraient, mais proposera quand même les activités essentielles de ce style de jeu: craft, agriculture, gestion d'une ville et de l'humeur de ses habitants. 

Ever Oasis est un très bon titre que vous pourrez offrir sans crainte à un petit frère ou une petite soeur qui aurait envie de s'occuper d'un petit monde virtuel. Pour les autres, c'est un jeu de détente qui est plaisant sur de courtes sessions, d'autant qu'il récompense de façon assez régulière et que nos progrès sont visibles rapidement. 

Les plus:

+ La réalisation, superbe, avec des personnages qui mettent de bonne humeur
+ La bande son aux thèmes légers et orientaux
+ les énigmes intelligentes et variées
+ Accessible

Les moins:

- Le concept de gestion un peu sommaire
- Quelque maladresses dans la mise en forme
- Des environnements jolis mais un peu vides
- Un peu trop accessible